Do, ré, mi, fa, sol, la... Cinéma !
La semaine du 17 décembre 2018, l’auditorium de La
Chaise-Dieu a accueilli en résidence le compositeur Léo
Pinon-Chaby, le réalisateur Samir Benchik, et
plusieurs musiciens. Reportage lors d’une
séance d’enregistrement de la musique du film Rasta.
Percussions, piano, violon, violoncelle, batterie,
tambour, guitare… Sur la scène pleine de lumière de l’auditorium
de La Chaise-Dieu, il y beaucoup d’instruments de musique ainsi que
de nombreux micros. Deux musiciens, Cécile et Jean-Michel sont en
train de jouer les partitions écrites par le compositeur. Léo
écoute, conseille et corrige les musiciens. C’est une véritable
organisation : les musiciens sont très appliqués dans leur
travail. Ils font des gestes doux avec leurs instruments qui sont
enregistrés un par un puis superposés plus tard. Certaines parties
sont enregistrées en solo, d’autres en duo. Cela demande une
grande concentration, la moindre erreur pourrait tout changer dans le
morceau, le moindre bruit, les déranger. Et ils devraient tout
recommencer. Ils mettent une heure pour enregistrer deux minutes de
la musique du film.
Du 17 au 21 décembre 2018, le compositeur
Léo Pinon-Chaby était
en résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu afin d’enregistrer
la musique du film Rasta,
réalisé par Samir Benchik. (Photo : Julia Beurq)
Du plaisir à faire de la musique
Cécile Guillier, la violoniste « n’a pas
fait exprès » de faire ce métier. La famille de Cécile était
dans la musique, elle a commencé à jouer d’un instrument assez
tôt, quand elle était petite. En été, elle faisait des stages
d’orchestre, et cela lui faisait plaisir d’en jouer. Au lycée,
elle a décidé de participer à un atelier de musique et ça l'a
beaucoup motivé. Jean-Michel Mota, lui, n'a pas eu de « famille
musicale ». Il a pris l'initiative de jouer du violoncelle
quand il était petit. Au début c’était difficile l’école de
musique. Puis, il a pris du plaisir à faire de la musique et à
prendre des cours.
A travers sa musique, Léo, le compositeur veut
raconter une histoire, s’exprimer. La musique du film Rasta semble
un peu triste, avec une ambiance un peu « flippante ». Il
s’inspire aussi à son insu des musiques de western. Les films de
Samir eux, sont créés à partir d’événements du quotidien :
tout ce qu'il voit se reflète dans ses œuvres.
Jordan et Keziah
Lors de la séance
du 18 décembre, la violoniste Cécile Guillier et le violoncelliste
Jean-Michel Mota enregistrent les partitions créées par le
compositeur Léo Pinon-Chaby.
(Photo : Julia Beurq)
Léo Pinon-Chaby, un compositeur sans concessions
En résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu,
le compositeur Léo Pinon-Chaby raconte le plaisir qu’il prend à
faire son métier. Portrait d’un artiste sans concessions.
(Photo: Julia Beurq) |
A 33 ans, le compositeur Léo Pinon-Chaby adore son
métier. A la base, il est guitariste et a appris la musique tout
seul. Il a fait un DUT métier du livre puis une école de musique.
Il aime composer des musiques d’illustration pour l’image et pour
les films de Samir. Il aime se sentir en liberté dans son travail,
car il ne veut pas qu’on lui impose des choses à faire et des
horaires précis. Parfois, il y a des conditions de travail difficile
avec des délais où il a très peu de temps. « Quand je fais
de la musique pour la télévision, ce n’est vraiment pas très
intéressant ce que l'on me demande de faire », raconte-t-il.
Un artisan de la musique
Pour Léo, « la musique est un laboratoire où
on prend du plaisir à composer des airs de musique, si je ne veux
pas faire quelque chose, je ne sacrifie pas ma musique ». Le
contrat, le salaire, c’est quelque chose qui ne semble pas très
important pour lui. Tout comme la carrière. « Comme c'est ma
passion, c'est comme si je travaillais depuis que j'étais tout
petit », explique-t-il. Pour lui, être compositeur, c’est un
beau métier, mais c’est aussi un beau mode de vie. Il se considère
comme « un artisan ». Il n’est pas très connu ! Mais
pour lui, ce n’est pas très important, ce qui compte pour lui
c'est de s'amuser en musique.
Lucas, Jordan et Lucas
Samir
Benchik : « Je ne suis pas un artiste »
En
résidence à auditorium de La Chaise-Dieu la semaine du 17 décembre,
Samir Benchik est réalisateur de films. Interview avec un artiste
passionné par son travail.
Sur
combien de films avez-vous travaillé ensemble avec le compositeur
Léo Pinon-Chaby ?
Sur
cinq ou six films.
Qu'est-ce
que le métier d'artiste ?
C'est
un métier où il faut prendre énormément de plaisir, où on
travaille parfois pour les médias. C'est faire de l'art,
c'est-à-dire par exemple de la peinture ou des photos, de la
musique, des arts plastiques, c'est aussi montrer son travail aux
autres. Mais moi, je ne se considère pas comme un artiste. Au début,
je ne disais pas que je faisais du cinéma, car je n'assumais pas.
Avez-vous
faits des films sur des pays étrangers ?
Oui,
j'en ai fait en Afrique, en Côte d'Ivoire.
A
quel moment allez-vous arrêter votre carrière ?
Pour
s'arrêter, il faut ne plus avoir envie de le faire. Je n’arrêterais
ma carrière que quand je serais mort, car on ne peut pas arrêter
une carrière d'artiste comme ça.
Propos
recueillis par Baptiste, Enzo et Léo
« L’inspiration
est l’aboutissement d'un long chemin »
Qu’est-ce
que l’inspiration ? De quoi un artiste s’inspire-t-il pour
arriver à créer ? En résidence à l’auditorium de La
Chaise-Dieu, le compositeur Léo Pinon-Chaby et le réalisateur Samir
Benchik ont dévoilé leurs sources d’inspiration et l’importance
d’être en résidence à La Chaise-Dieu.
Pendant
cinq jours, le compositeur Léo Pinon-Chaby et le réalisateur Samir
Benchik se sont consacrés à faire et à enregistrer la musique du
film Rasta. Ils ont fait cette résidence à La Chaise-Dieu, car ils
ont postulé à la bourse proposée par le projet Chaise-Dieu. Avoir
un lieu, être ensemble pendant autant de temps, tout cela leur donne
de la souplesse et de bonnes conditions pour travailler. C’est
important pour eux d’être en résidence.
L’inspiration
du quotidien
Samir
trouve l’inspiration dans le quotidien, dans ce qui le touche, le
choque. Il s'inspire aussi de vieux films et de ceux qu’il a vus
quand il était petit, que son père lui a fait découvrir. Selon
lui, « l’inspiration est l’aboutissement d'un long chemin, c'est
la croisée de plein d’idées ». Il continue : « Parfois,
je suis devant mon bureau, pour travailler, mais il n’y a rien qui
sort, donc je vais faire un tour et quand je reviens ça sort plus
facilement, ça me permet de faire vibrer mon imagination. »
Anthony,
Illona et Killian
Samir
Benchik, fan de cinéma comme son père
Le
réalisateur Samir Benchik
est fan de cinéma depuis l’enfance. En résidence à La
Chaise-Dieu, il explique pourquoi il est devenu réalisateur.
Son
envie de devenir réalisateur est
venue quand il était très jeune, à
l’école
primaire. Parce
qu’il avait un professeur de Français qui lui
faisait écrire des histoires. « Je trouvais
ça rigolo de faire travailler mon imagination », raconte
Samir, 35 ans. La
deuxième raison, c’est
parce
qu'il
avait un père qui était fan de cinéma. Il lui a
montré de nombreux films très anciens, en noir et blanc des années
1930-1940. A l’époque, Samir avait 9-10 ans.
Comme
étude, il
a fait un bac S, une licence de psychologie, deux
années de cinéma, dont un stage en 2e
année qui lui a fait arrêter l'université. Il regrette d'avoir
arrêté
la psychologie et compte
la reprendre pour la terminer.
Il a commencé
sa carrière très jeune. Pour lui une carrière commence quand on
commence a écrire, à réaliser des films. Il ne se
dit pas artiste et au début il avait du mal à dire qu'il faisait
du cinéma. Pour lui, le contrat de travail, le salaire et les heures
de travail ne sont pas importants, car il est passionné par ce qu'il
fait.
Clara
et Louane