samedi 2 février 2019

Résidence Musique à l'image


Do, ré, mi, fa, sol, la... Cinéma !
La semaine du 17 décembre 2018, l’auditorium de La Chaise-Dieu a accueilli en résidence le compositeur Léo Pinon-Chaby, le réalisateur Samir Benchik, et plusieurs musiciens. Reportage lors d’une séance d’enregistrement de la musique du film Rasta.

Percussions, piano, violon, violoncelle, batterie, tambour, guitare… Sur la scène pleine de lumière de l’auditorium de La Chaise-Dieu, il y beaucoup d’instruments de musique ainsi que de nombreux micros. Deux musiciens, Cécile et Jean-Michel sont en train de jouer les partitions écrites par le compositeur. Léo écoute, conseille et corrige les musiciens. C’est une véritable organisation : les musiciens sont très appliqués dans leur travail. Ils font des gestes doux avec leurs instruments qui sont enregistrés un par un puis superposés plus tard. Certaines parties sont enregistrées en solo, d’autres en duo. Cela demande une grande concentration, la moindre erreur pourrait tout changer dans le morceau, le moindre bruit, les déranger. Et ils devraient tout recommencer. Ils mettent une heure pour enregistrer deux minutes de la musique du film.

 Du 17 au 21 décembre 2018, le compositeur Léo Pinon-Chaby était en résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu afin d’enregistrer la musique du film Rasta, réalisé par Samir Benchik. (Photo : Julia Beurq)


Du plaisir à faire de la musique


Cécile Guillier, la violoniste « n’a pas fait exprès » de faire ce métier. La famille de Cécile était dans la musique, elle a commencé à jouer d’un instrument assez tôt, quand elle était petite. En été, elle faisait des stages d’orchestre, et cela lui faisait plaisir d’en jouer. Au lycée, elle a décidé de participer à un atelier de musique et ça l'a beaucoup motivé. Jean-Michel Mota, lui, n'a pas eu de « famille musicale ». Il a pris l'initiative de jouer du violoncelle quand il était petit. Au début c’était difficile l’école de musique. Puis, il a pris du plaisir à faire de la musique et à prendre des cours.
A travers sa musique, Léo, le compositeur veut raconter une histoire, s’exprimer. La musique du film Rasta semble un peu triste, avec une ambiance un peu « flippante ». Il s’inspire aussi à son insu des musiques de western. Les films de Samir eux, sont créés à partir d’événements du quotidien : tout ce qu'il voit se reflète dans ses œuvres.

Jordan et Keziah

Lors de la séance du 18 décembre, la violoniste Cécile Guillier et le violoncelliste Jean-Michel Mota enregistrent les partitions créées par le compositeur Léo Pinon-Chaby. (Photo : Julia Beurq)

Léo Pinon-Chaby, un compositeur sans concessions
En résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu, le compositeur Léo Pinon-Chaby raconte le plaisir qu’il prend à faire son métier. Portrait d’un artiste sans concessions.

(Photo: Julia Beurq)
A 33 ans, le compositeur Léo Pinon-Chaby adore son métier. A la base, il est guitariste et a appris la musique tout seul. Il a fait un DUT métier du livre puis une école de musique. Il aime composer des musiques d’illustration pour l’image et pour les films de Samir. Il aime se sentir en liberté dans son travail, car il ne veut pas qu’on lui impose des choses à faire et des horaires précis. Parfois, il y a des conditions de travail difficile avec des délais où il a très peu de temps. « Quand je fais de la musique pour la télévision, ce n’est vraiment pas très intéressant ce que l'on me demande de faire », raconte-t-il.


Un artisan de la musique

Pour Léo, « la musique est un laboratoire où on prend du plaisir à composer des airs de musique, si je ne veux pas faire quelque chose, je ne sacrifie pas ma musique ». Le contrat, le salaire, c’est quelque chose qui ne semble pas très important pour lui. Tout comme la carrière. « Comme c'est ma passion, c'est comme si je travaillais depuis que j'étais tout petit », explique-t-il. Pour lui, être compositeur, c’est un beau métier, mais c’est aussi un beau mode de vie. Il se considère comme « un artisan ». Il n’est pas très connu ! Mais pour lui, ce n’est pas très important, ce qui compte pour lui c'est de s'amuser en musique.

Lucas, Jordan et Lucas
Lors de la séance du 18 décembre, la violoniste Cécile Guillier et le violoncelliste Jean-Michel Mota enregistrent les partitions, tandis que le compositeur Léo Pinon-Chaby les écoutent et leurs donnent des indications pour jouer sa musique. (Photo : Julia Beurq)



Samir Benchik : « Je ne suis pas un artiste »
En résidence à auditorium de La Chaise-Dieu la semaine du 17 décembre, Samir Benchik est réalisateur de films. Interview avec un artiste passionné par son travail.

Sur combien de films avez-vous travaillé ensemble avec le compositeur Léo Pinon-Chaby ?
Sur cinq ou six films.

Qu'est-ce que le métier d'artiste ?
C'est un métier où il faut prendre énormément de plaisir, où on travaille parfois pour les médias. C'est faire de l'art, c'est-à-dire par exemple de la peinture ou des photos, de la musique, des arts plastiques, c'est aussi montrer son travail aux autres. Mais moi, je ne se considère pas comme un artiste. Au début, je ne disais pas que je faisais du cinéma, car je n'assumais pas.

Avez-vous faits des films sur des pays étrangers ?
Oui, j'en ai fait en Afrique, en Côte d'Ivoire.


A quel moment allez-vous arrêter votre carrière ?
Pour s'arrêter, il faut ne plus avoir envie de le faire. Je n’arrêterais ma carrière que quand je serais mort, car on ne peut pas arrêter une carrière d'artiste comme ça.

Propos recueillis par Baptiste, Enzo et Léo




« L’inspiration est l’aboutissement d'un long chemin »
Qu’est-ce que l’inspiration ? De quoi un artiste s’inspire-t-il pour arriver à créer ? En résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu, le compositeur Léo Pinon-Chaby et le réalisateur Samir Benchik ont dévoilé leurs sources d’inspiration et l’importance d’être en résidence à La Chaise-Dieu.

Pendant cinq jours, le compositeur Léo Pinon-Chaby et le réalisateur Samir Benchik se sont consacrés à faire et à enregistrer la musique du film Rasta. Ils ont fait cette résidence à La Chaise-Dieu, car ils ont postulé à la bourse proposée par le projet Chaise-Dieu. Avoir un lieu, être ensemble pendant autant de temps, tout cela leur donne de la souplesse et de bonnes conditions pour travailler. C’est important pour eux d’être en résidence.

L’inspiration du quotidien
Samir trouve l’inspiration dans le quotidien, dans ce qui le touche, le choque. Il s'inspire aussi de vieux films et de ceux qu’il a vus quand il était petit, que son père lui a fait découvrir. Selon lui, « l’inspiration est l’aboutissement d'un long chemin, c'est la croisée de plein d’idées ». Il continue : « Parfois, je suis devant mon bureau, pour travailler, mais il n’y a rien qui sort, donc je vais faire un tour et quand je reviens ça sort plus facilement, ça me permet de faire vibrer mon imagination. »

Anthony, Illona et Killian



Samir Benchik, fan de cinéma comme son père
Le réalisateur Samir Benchik est fan de cinéma depuis l’enfance. En résidence à La Chaise-Dieu, il explique pourquoi il est devenu réalisateur.

Son envie de devenir réalisateur est venue quand il était très jeune, à l’école primaire. Parce qu’il avait un professeur de Français qui lui faisait écrire des histoires. « Je trouvais ça rigolo de faire travailler mon imagination », raconte Samir, 35 ans. La deuxième raison, c’est parce qu'il avait un père qui était fan de cinéma. Il lui a montré de nombreux films très anciens, en noir et blanc des années 1930-1940. A l’époque, Samir avait 9-10 ans.
Comme étude, il a fait un bac S, une licence de psychologie, deux années de cinéma, dont un stage en 2e année qui lui a fait arrêter l'université. Il regrette d'avoir arrêté la psychologie et compte la reprendre pour la terminer. Il a commencé sa carrière très jeune. Pour lui une carrière commence quand on commence a écrire, à réaliser des films. Il ne se dit pas artiste et au début il avait du mal à dire qu'il faisait du cinéma. Pour lui, le contrat de travail, le salaire et les heures de travail ne sont pas importants, car il est passionné par ce qu'il fait.

Clara et Louane