jeudi 28 mars 2019

CHUUUUUT!


Des lectures pleines de surprises !
Le 8 mars 2019, Marie Aubert et Stéphane Catteau ont présenté aux élèves du collège Henri Pourrat de La Chaise-Dieu leurs « Lectures bruitées ». Un spectacle qui les a laissés pleins d'interrogations !

Pendant une heure, les élèves du collège de La Chaise-Dieu ont pu écouter des « Lectures bruitées » racontées par deux comédiens, Marie Aubert et Stéphane Catteau. La mise en scène était moderne, les comédiens habillés simplement. Quand ils lisaient leur texte, on avait l'impression qu'ils étaient plongés dans l'histoire.
Le 8 mars 2019, Marie Aubert et Stéphane Catteau ont présenté aux élèves du collège de La Chaise-Dieu leurs « Lectures bruitées » à l’auditorium Cziffra. (Crédit : Julia Beurq)
Les élèves se sont installés dans l'auditorium Cziffra de La Chaise-Dieu ensuite, Marie Aubert et Stéphane Catteau, leur ont distribué des livres. Le premier ouvrage que Marie a lu s'appelait « Les ogres sont des cons ». Sur scène, Stéphane produisait des sons qui accompagnaient la lecture. Par exemple, avec un hachoir et une meule, il imitait le bruit de l'ogre quand il mange les enfants. Pour illustrer la naissance d’un des enfants de l’ogre, il utilisait une boîte à musique. Il jouait sur le temps qui défile en faisant passer une petite musique de plus en plus vite, puis de plus en plus lentement. Quand il fallait tourner la page, Marie faisait sonner le « ding » du minuteur d’un four.

Marie Aubert et Stéphane Catteau, lors de la lecture du livre « Corrida » publié aux éditions du Poisson soluble.
(Crédit : Julia Beurq)

Du harcèlement à la dictature
 Marie Aubert et Stéphane Catteau, lors de la lecture du livre
« Corrida » publié aux éditions du Poisson soluble.
(Crédit : Julia Beurq)
Puis, Marie a lu le livre « Corrida ». Ici, elle utilisait une boîte à musique pour indiquer qu'il fallait tourner la page. Tandis que Stéphane tapait sur un bidon bleu et un vase d’expansion de chaudière, pour cette fois-ci indiquer la violence d'une corrida.
 Ils ont également présenté l’album « Un homme et une femme » qui raconte une histoire d'amour entre deux personnes. Les images de ce livre étaient projetées sur un écran, tandis que Marie et Stéphane lisaient le livre en même temps.
Pour finir, ils ont montré le livre « Parfaiteville » qui était également projeté sur l'écran. Marie et Stéphane produisaient des bruits avec un mégaphone et diffusait de la musique, pendant que Marie lisait le livre.
A chaque fois, les lumières étaient différentes, mais souvent blanches ou jaunes. Pour « Un homme et une femme », l’éclairage était réalisé avec des petites lampes pour faire plus insolite et pour fonctionner avec le thème de l'histoire.
Pendant ce spectacle, il y a eu des passages amusants et les thèmes abordés comme l'amour, le harcèlement, la dictature ou l’humour étaient intéressants. Mais parfois, la manière dont ils les représentaient était un peu enfantine. Cette séance était plutôt pour les enfants de cinq à douze ans, mais il y a eu quand même des moments d'incompréhensions. Le spectacle n’apporte pas toutes les réponses aux spectateurs et c’est à lui d’en tirer ses propres conclusions.
                                                     Joshua Bonche, Louane Meyzonet, Léo Michelon et Clara Raymond


 Marie Aubert et Stéphane Catteau, lors de la lecture du livre « Corrida » publié aux éditions du Poisson soluble.
(Crédit : Julia Beurq)


« Les bruits, c'est comme des carreaux de chocolat dans un pain au lait ! »
Dans leurs « Lectures bruitées », Stéphane Catteau et Marie Aubert ont utilisé à chaque fois des bruits différents pour illustrer les histoires publiées par Le Poisson soluble, une maison d’édition du Puy-en-Velay. Mais comment ont-ils imaginé tous ces bruits ?

Stéphane Catteau et Marie Aubert ont imaginé leur spectacle pour donner ou redonner le goût de la lecture aux enfants qui n’aiment pas lire. Cette idée leur est venue en rencontrant une amie de leur fille qui n’aimait pas lire.
Marie Aubert et Stéphane Catteau,
lors de la lecture du livre « Parfaiteville »
publié aux éditions du Poisson soluble. (Crédit : Julia Beurq)
Pour Marie Aubert, les bruits sont très importants : « Ils sont comme du chocolat dans un pain au lait ou du sel et du poivre dans un plat », explique-t-elle. Les bruitages des lectures sont très particuliers, chaque bruit est en rapport avec l'histoire et ils sont tous différents. Tous ces livres lus aux spectateurs font passer un message. Par exemple, le livre Corrida prévient contre le harcèlement, le thème du livre « Un homme et une femme » tourne autour de l'amour. Quant à l’album « Parfaiteville », il montre la face sombre de la ville parfaite et des gens parfaits.
Chaque album renvoie à un univers sonore très fort notamment grâce aux onomatopées. Pour celle sur les ogres qui mangent leurs enfants, les bruitages imaginés sont essentiellement en rapport avec la nourriture et tous les matériaux utilisés ont une forme ronde. Les objets pour faire les bruitages sont essentiellement composés de matériaux et d’objets de récupération trouvés chez Emmaüs. Les images sont toujours très fortes par rapport au texte et provoquent beaucoup d’émotions. Parfois, les bruits qu'ils utilisent nous dérangent et ne sont pas toujours réalistes.
                                                   Jordan Darle et Lucas Michelon, Kylian Saint-Etienne et Jordan Trino



L'Envolante, la compagnie qui nous fait décoller
Marie Aubert et Stéphane Catteau, tous deux comédiens, font partie de la compagnie l’Envolante que Marie a créé suite à une surprise imaginée par Stéphane.

Marie Aubert et Stéphane Catteau, tous deux comédiens
 et membres de la compagnie l’Envolante. (Crédit : Julia Beurq)
Marie Aubert a commencé le théâtre en classe de 5e. Puis elle a continué à l’université, mais elle n’a pas aimé. Elle fait une école professionnelle dans le domaine. Plus tard, on lui a proposé de faire du théâtre. Quelque peu dégoûtée, elle a accepté et finalement ça lui a plu. « Le théâtre m'a rattrapée », conclut celle qui a créé la compagnie l’Envolante en 2012. Une compagnie est un groupe d’amis qui travaillent ensemble.
C’est en 2002 qu’elle a rencontré Stéphane Catteau, au Festival des cuivres du Monastier-sur-Gazeille. Stéphane a fait beaucoup de choses avant de faire partie de la compagnie : il a créé un café musical où il a organisé des concerts de rock, il a joué dans des spectacles de rue en amateur, et commencé le théâtre dans d’autres petites compagnies.
C’est un peu grâce à lui que leur compagnie s’appelle l’Envolante. Lors de l’anniversaire de Marie, il y a quelques années, la comédienne a eu droit à une surprise organisée par Stéphane : un tour de montgolfière. Ce voyage l’a beaucoup marqué et c’est pour cela qu’elle a décidé d'appeler sa compagnie comme cela. Avec l’Envolante, ils jouent plusieurs « Lectures bruitées » en fonction de l’âge des spectateurs, mais aussi d’autres spectacles de rue.

                                                                             Lucas Caresmier, Anthony Chappat, Enzo Fournerie,                                                                           Keziah Harny, Baptiste Meiter et Illona Rousson-Pepin.



samedi 2 février 2019

Résidence Musique à l'image


Do, ré, mi, fa, sol, la... Cinéma !
La semaine du 17 décembre 2018, l’auditorium de La Chaise-Dieu a accueilli en résidence le compositeur Léo Pinon-Chaby, le réalisateur Samir Benchik, et plusieurs musiciens. Reportage lors d’une séance d’enregistrement de la musique du film Rasta.

Percussions, piano, violon, violoncelle, batterie, tambour, guitare… Sur la scène pleine de lumière de l’auditorium de La Chaise-Dieu, il y beaucoup d’instruments de musique ainsi que de nombreux micros. Deux musiciens, Cécile et Jean-Michel sont en train de jouer les partitions écrites par le compositeur. Léo écoute, conseille et corrige les musiciens. C’est une véritable organisation : les musiciens sont très appliqués dans leur travail. Ils font des gestes doux avec leurs instruments qui sont enregistrés un par un puis superposés plus tard. Certaines parties sont enregistrées en solo, d’autres en duo. Cela demande une grande concentration, la moindre erreur pourrait tout changer dans le morceau, le moindre bruit, les déranger. Et ils devraient tout recommencer. Ils mettent une heure pour enregistrer deux minutes de la musique du film.

 Du 17 au 21 décembre 2018, le compositeur Léo Pinon-Chaby était en résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu afin d’enregistrer la musique du film Rasta, réalisé par Samir Benchik. (Photo : Julia Beurq)


Du plaisir à faire de la musique


Cécile Guillier, la violoniste « n’a pas fait exprès » de faire ce métier. La famille de Cécile était dans la musique, elle a commencé à jouer d’un instrument assez tôt, quand elle était petite. En été, elle faisait des stages d’orchestre, et cela lui faisait plaisir d’en jouer. Au lycée, elle a décidé de participer à un atelier de musique et ça l'a beaucoup motivé. Jean-Michel Mota, lui, n'a pas eu de « famille musicale ». Il a pris l'initiative de jouer du violoncelle quand il était petit. Au début c’était difficile l’école de musique. Puis, il a pris du plaisir à faire de la musique et à prendre des cours.
A travers sa musique, Léo, le compositeur veut raconter une histoire, s’exprimer. La musique du film Rasta semble un peu triste, avec une ambiance un peu « flippante ». Il s’inspire aussi à son insu des musiques de western. Les films de Samir eux, sont créés à partir d’événements du quotidien : tout ce qu'il voit se reflète dans ses œuvres.

Jordan et Keziah

Lors de la séance du 18 décembre, la violoniste Cécile Guillier et le violoncelliste Jean-Michel Mota enregistrent les partitions créées par le compositeur Léo Pinon-Chaby. (Photo : Julia Beurq)

Léo Pinon-Chaby, un compositeur sans concessions
En résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu, le compositeur Léo Pinon-Chaby raconte le plaisir qu’il prend à faire son métier. Portrait d’un artiste sans concessions.

(Photo: Julia Beurq)
A 33 ans, le compositeur Léo Pinon-Chaby adore son métier. A la base, il est guitariste et a appris la musique tout seul. Il a fait un DUT métier du livre puis une école de musique. Il aime composer des musiques d’illustration pour l’image et pour les films de Samir. Il aime se sentir en liberté dans son travail, car il ne veut pas qu’on lui impose des choses à faire et des horaires précis. Parfois, il y a des conditions de travail difficile avec des délais où il a très peu de temps. « Quand je fais de la musique pour la télévision, ce n’est vraiment pas très intéressant ce que l'on me demande de faire », raconte-t-il.


Un artisan de la musique

Pour Léo, « la musique est un laboratoire où on prend du plaisir à composer des airs de musique, si je ne veux pas faire quelque chose, je ne sacrifie pas ma musique ». Le contrat, le salaire, c’est quelque chose qui ne semble pas très important pour lui. Tout comme la carrière. « Comme c'est ma passion, c'est comme si je travaillais depuis que j'étais tout petit », explique-t-il. Pour lui, être compositeur, c’est un beau métier, mais c’est aussi un beau mode de vie. Il se considère comme « un artisan ». Il n’est pas très connu ! Mais pour lui, ce n’est pas très important, ce qui compte pour lui c'est de s'amuser en musique.

Lucas, Jordan et Lucas
Lors de la séance du 18 décembre, la violoniste Cécile Guillier et le violoncelliste Jean-Michel Mota enregistrent les partitions, tandis que le compositeur Léo Pinon-Chaby les écoutent et leurs donnent des indications pour jouer sa musique. (Photo : Julia Beurq)



Samir Benchik : « Je ne suis pas un artiste »
En résidence à auditorium de La Chaise-Dieu la semaine du 17 décembre, Samir Benchik est réalisateur de films. Interview avec un artiste passionné par son travail.

Sur combien de films avez-vous travaillé ensemble avec le compositeur Léo Pinon-Chaby ?
Sur cinq ou six films.

Qu'est-ce que le métier d'artiste ?
C'est un métier où il faut prendre énormément de plaisir, où on travaille parfois pour les médias. C'est faire de l'art, c'est-à-dire par exemple de la peinture ou des photos, de la musique, des arts plastiques, c'est aussi montrer son travail aux autres. Mais moi, je ne se considère pas comme un artiste. Au début, je ne disais pas que je faisais du cinéma, car je n'assumais pas.

Avez-vous faits des films sur des pays étrangers ?
Oui, j'en ai fait en Afrique, en Côte d'Ivoire.


A quel moment allez-vous arrêter votre carrière ?
Pour s'arrêter, il faut ne plus avoir envie de le faire. Je n’arrêterais ma carrière que quand je serais mort, car on ne peut pas arrêter une carrière d'artiste comme ça.

Propos recueillis par Baptiste, Enzo et Léo




« L’inspiration est l’aboutissement d'un long chemin »
Qu’est-ce que l’inspiration ? De quoi un artiste s’inspire-t-il pour arriver à créer ? En résidence à l’auditorium de La Chaise-Dieu, le compositeur Léo Pinon-Chaby et le réalisateur Samir Benchik ont dévoilé leurs sources d’inspiration et l’importance d’être en résidence à La Chaise-Dieu.

Pendant cinq jours, le compositeur Léo Pinon-Chaby et le réalisateur Samir Benchik se sont consacrés à faire et à enregistrer la musique du film Rasta. Ils ont fait cette résidence à La Chaise-Dieu, car ils ont postulé à la bourse proposée par le projet Chaise-Dieu. Avoir un lieu, être ensemble pendant autant de temps, tout cela leur donne de la souplesse et de bonnes conditions pour travailler. C’est important pour eux d’être en résidence.

L’inspiration du quotidien
Samir trouve l’inspiration dans le quotidien, dans ce qui le touche, le choque. Il s'inspire aussi de vieux films et de ceux qu’il a vus quand il était petit, que son père lui a fait découvrir. Selon lui, « l’inspiration est l’aboutissement d'un long chemin, c'est la croisée de plein d’idées ». Il continue : « Parfois, je suis devant mon bureau, pour travailler, mais il n’y a rien qui sort, donc je vais faire un tour et quand je reviens ça sort plus facilement, ça me permet de faire vibrer mon imagination. »

Anthony, Illona et Killian



Samir Benchik, fan de cinéma comme son père
Le réalisateur Samir Benchik est fan de cinéma depuis l’enfance. En résidence à La Chaise-Dieu, il explique pourquoi il est devenu réalisateur.

Son envie de devenir réalisateur est venue quand il était très jeune, à l’école primaire. Parce qu’il avait un professeur de Français qui lui faisait écrire des histoires. « Je trouvais ça rigolo de faire travailler mon imagination », raconte Samir, 35 ans. La deuxième raison, c’est parce qu'il avait un père qui était fan de cinéma. Il lui a montré de nombreux films très anciens, en noir et blanc des années 1930-1940. A l’époque, Samir avait 9-10 ans.
Comme étude, il a fait un bac S, une licence de psychologie, deux années de cinéma, dont un stage en 2e année qui lui a fait arrêter l'université. Il regrette d'avoir arrêté la psychologie et compte la reprendre pour la terminer. Il a commencé sa carrière très jeune. Pour lui une carrière commence quand on commence a écrire, à réaliser des films. Il ne se dit pas artiste et au début il avait du mal à dire qu'il faisait du cinéma. Pour lui, le contrat de travail, le salaire et les heures de travail ne sont pas importants, car il est passionné par ce qu'il fait.

Clara et Louane